Par l’élaboration de mesures rapides auxquelles les fournisseurs et partenaires de l’industrie du tourisme d’affaires souhaitent contribuer, il est possible d’assurer une reprise plus efficace des activités à terme, mais surtout de s’assurer que les joueurs auront survécu à l’annulation complète de leur carnet de commandes pendant des mois.
Le tourisme d’affaires, moins visible et pourtant très lucratif, pourrait être l’une des activités au Québec les plus difficiles à redémarrer en raison des consignes sanitaires appelées à perdurer. Ce joyau de l’industrie, porteur de retombées économiques de l’ordre de 1,8 milliard $ par année au Québec, a vu son carnet de commandes réduit à néant dès les premiers signes de la crise. Aujourd’hui, un nouveau regroupement de plus de 100 fournisseurs et partenaires de l’industrie des événements d’affaires, des congrès, des réunions et des expositions souhaite que le secteur ait sa juste place dans la stratégie de relance économique du Québec.
Depuis toujours, l’industrie du tourisme d’affaires — congrès, réunions d’affaires, expositions commerciales et voyages corporatifs — déploie un dynamisme et une créativité éprouvés qui rapportent, par individu, deux fois plus au trésor québécois en retombées que le touriste d’agrément. Le Québec ne peut se permettre de laisser cette industrie majeure prendre du retard au profit des marchés étrangers qui auront repris avant le sien. L’initiative du Regroupement touche l’économie de tout le Québec, y compris les régions.
La situation est préoccupante pour l’ensemble du secteur, dont les entreprises privées échappent aux subventions octroyées aux événements. Les prédictions les plus optimistes laissent entrevoir un retour aux activités dites normales au printemps 2021. Or, le fait est que plusieurs organisations ont transmis des directives internes interdisant à leur personnel tout déplacement au plus tôt jusqu’en janvier 2021 et que les budgets pour les inscriptions et le nombre de délégués risquent d’être moindres après la crise. Dans ce contexte, les commanditaires qui doivent se commettre des mois à l’avance ne le font plus, sans oublier que l’organisation de ces événements, qui prend normalement des mois, est sur la glace. La mise sur pause d’une année pour l’ensemble de l’industrie présage de conséquences douloureuses et irréversibles pour plusieurs.
En 2017, 1,5 million de visiteurs hors Québec ont séjourné par affaires pour des dépenses touristiques de 877 M$ et 5,1 millions de nuitées. Sur le marché´ intra-Québec, ce sont 7,6 millions de visiteurs qui se sont déplacés générant 4 millions de nuitées et des dépenses de 962 M$. Sans compter les quelque 27 000 emplois directs et indirects qui s’y rattachent.
L’heure est à la recherche de solutions pour soutenir une industrie qui ne renaîtra pas avant le printemps 2021. Le Regroupement est déjà engagé en ce sens et croit qu’il faut rapidement amorcer une réflexion, notamment sur la façon d’éponger les frais fixes des entreprises à l’arrêt pour plusieurs mois. Certains organisateurs ont converti des événements et des conférences en ligne, mais il reste bien des questions en suspens, notamment à savoir si le volet formation de l’événement est admissible au PACME. Plusieurs avenues peuvent être explorées, dont le maintien de 75 % du salaire jusqu’à la reprise des événements étrangers, afin de garder en emploi des ressources qualifiées essentielles.
À l’instar de l’Alliance touristique du Québec, le Regroupement estime aussi que le soutien doit viser les clients par des incitatifs fiscaux afin de favoriser les déplacements intra-Québec et la participation des voyageurs québécois au tourisme d’affaires. Un programme d’aide et de soutien à l’innovation pourrait aussi permettre aux différents acteurs du marché des réunions d’affaires, congrès, réunions et expositions de se réinventer et de se transformer.
Le Regroupement souhaite contribuer à la mise en place de solutions gagnantes pour tous afin que le tourisme d’affaires québécois puisse retrouver sa place sur l’échiquier et ainsi prendre part au plus tôt à l’effort collectif de soutien à l’économie locale et au rayonnement de l’industrie, ici et partout dans le monde.